Avec d’autres patrons du CAC 40, M. Varin, PDG de PSA Peugeot-Citroën, se déclare favorable à une « contribution exceptionnelle » des contribuables les plus favorisés pour réduire le déficit budgétaire.
Petit rappel :
M. Varin a multiplié sa rémunération par 4 en 2010. Il perçoit de PSA 3,251 millions d’euros, soit 8 900 € par jour, samedis et dimanches compris.
Devant ces augmentations extravagantes et ces salaires indécents des grands patrons, chaque personne de bon sens ne peut qu’être favorable à une véritable taxation des hauts revenus.
La brusque conversion de M. Varin ne doit cependant abuser personne. Car il y met 3 conditions :
1) Que ce soit une contribution « exceptionnelle » : il n’est pas question de mettre en cause, dans la durée, les inégalités qui s’accroissent dans notre pays.
2) Que cette contribution soit « dans des proportions raisonnables » : il n’est pas question d’ouvrir le débat sur le partage des richesses.
3) Que cela « s’inscrive dans un effort plus global » : salariés, retraités, smicards, chacun doit se serrer la ceinture !
Avec ces conditions, l’appel des grands patrons ressemble fort à une préparation de l’opinion publique pour que le gouvernement puisse annoncer des mesures d’austérité renforcée.
Mais au-delà de leur fortune personnelle qui doit être mise à contribution, les grands patrons ont une tout autre pierre à apporter à l’équilibre budgétaire :
- Comme TOTAL, le groupe PSA (qui a réalisé 1 milliard d’euros de bénéfice net en 2010) ne paie quasiment pas d’impôts en France, car M. Varin pratique « l’optimisation fiscale », à savoir le transfert des bénéfices dans les pays où il n’y a quasiment pas d’impôt sur les sociétés. Pour cela, en 2010, PSA a transféré 600 millions à ces filiales étrangères, au titre des « remises, rabais, ristournes » (page 11 du rapport de l’expert comptable) !
- La CGT a dévoilé que M. Varin a un projet de fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois avec délocalisation de la production dans un pays low-cost. Un coup terrible porté aux salariés, et aux finances publiques de la Seine-Saint-Denis.
Si M. Varin veut participer à la croissance et à l’équilibre budgétaire en France, la CGT dit chiche ! Garantir les emplois et augmenter les salaires y contribueraient grandement !
Sochaux, le 23 août 2011
Syndicat CGT du Site Peugeot Citroën de SOCHAUX — 3, rue de Pontarlier 25600 Sochaux