Dans les mouvements sociaux, la Cgt, pour sa part, a combattu les projets de Nicolas Sarkozy et dénoncé publiquement son bilan calamiteux. Au soir du premier tour, les électeurs ont appuyé ce
premier désaveu, avec seulement 27% des voix pour le président sortant.
Souffrance au travail jusqu’au suicide, précarité prégnante, pour la jeunesse notamment, mal-vie et nouveaux pauvres au sein du monde du travail, maltraitance du service public et mépris des
fonctionnaires, suppression de milliers d’emplois au nom du diktat des actionnaires… tout cela a fait de Nicolas Sarkozy, et sans le moindre doute, le président des grands fortunés et celui du
hold-up de la richesse du travail par les lobbies financiers.
Le rejet du président sortant est d’autant plus violent que ses choix d’austérité, malgré les mouvements sociaux, visaient à interdire toute autre alternative. Ainsi a-t-il nourri le discrédit de
la capacité politique à faire autrement et ouvert les vannes à la recherche honteuse de boucs émissaires via l’extrême droite.
Alors qu’il est le président des «vrais riches», son appel à une manifestation, le 1er Mai, sur le «vrai travail» ne fait pas illusion. D’autant qu’il mise sur une division forte au sein de la
population pour engager de nouvelles destructions de droits sociaux et un partage de la pénurie et de l’austérité entre les travailleurs pour épargner la finance.
La puissance du 1er Mai, sur l’initiative des organisations syndicales, porte au contraire le droit effectif à un travail reconnu et digne pour chacun, le refus de l’austérité inique et
inefficace, la solidarité internationale pour un retour au progrès social.
Le 6 mai, battre Nicolas Sarkozy et ses attaques incessantes contre les organisations syndicales permettrait d’ouvrir des possibilités nouvelles de dialogue social et de pousser à asseoir une
légitimité de l’action syndicale dans un pays démocratique.
La Cgt compte bien continuer son combat pour le travail et le «vivre ensemble», et faire valoir ses dix exigences revendicatives interprofessionnelles. Elle souhaite inviter à la table des
négociations sociales les milliers de manifestants que l’on a refusé d’entendre sur des sujets comme l’avenir des retraites mais aussi la définanciarisation du travail à l’entreprise.
Ensemble, sanctionnons l’alliance de Nicolas Sarkozy et du Medef, les thèses de l’extrême droite, et portons les revendications de revalorisation du travail, du progrès social, véritables leviers
de sortie de crise.
Marie-José Kotlicki
Secrétaire générale de l’Ugict-Cgt
Directrice d’«Options»